Tyrant Festival Jour 2

AZZIARD

Azziard est ma surprise black/death de l’année. Je les avais découvert au Festival des Arts Bourrins 2018, et cela s’est révélé sombre et destructeur. Le feat avec Julien de Benighted avait rajouté une saveur unique. Découvrons ensemble leur live au Tyrant fest !

Tout d’abord, on discerne bien les paroles et c’est très efficace. Néanmoins on perd en qualité sonore par rapport à la musique sur album, comme par exemple de légers trémolos dans la gratte. Le chanteur se déplace partout sur scène, ameutant tout le public. Au fur et à mesure du concert, on perd un peu de la mélancolie du dernier album. Cela reste constant en somme.

Le guitariste se met face au chanteur, lui montrant ainsi la puissance de son instrument. On nous demande de lever les horns up , l’ambiance est bonne , mais il manque une certaine profondeur, comme ces riffs grésillants qui marquaient une certaine folie dans l’album .

Mais il y’a des points forts. Les blastbeat sont parfaits et le featuring en live est très bien orchestré.

En conclusion je n’ai pas trouvé les mêmes émotions qu’à mon premier live. Mais ce n’est que partie remise pour les voir sous de meilleures conditions !

Setlist

Psyché

Unus Mundus

Le Meurtre Du Hero

Interlude : Le Second Jour

L'Enfer

L'Anachorete, Dies

Le Sacrifice

AUDN

Après avoir passé un excellent concert au Motocultor 2018 en compagnie de ​Auðn. ​​Je retente un autre voyage spirituel dans ces terres islandaises.

Les deux guitaristes entrent sur scène en débutant quelques notes douces. On se trouve le temps d’admirer ce jeu de lumières sur chaque membre. Les couleurs sont froides, un peu comme leur pays d’origine finalement. La méditation commence, et le chanteur se déplace partout sur la scène, voulant capter le plus possible l’attention. .

On se trouve face à un petit solo du second guitariste .Puis malgré l’atmosphère du groupe, le scene-leader,avec son regard perçant nous hypnotise et nous rend statique. Mais la musique

laisse de très légères pauses pour nous laisser nous immiscer encore plus. Puis plus tard, on se trouve face à une inspiration classique au bm avec les sons de la seconde vague, mais on sent une empreinte propre à leur pays. L’ambiance du live est à son apogée, et est maintenant teintée de quelques légères cordes de basse.

Le final est magistral, tout le monde reste immobile , c’est là qu’on ressent la pleine essence de leur art : La cerise sur le gâteau. Le chanteur, yeux fermés, tête en l’air , est transporté avec nous aussi. Les artistes nous tirent une révérence, nous laissant bouche bée ou les larmes aux yeux pour certains.

Setlist

Veröld hulin

Lífvana jörð

Haldreipi hugans

Prísund

Feigð

Þjáning Heillar Þjóðar

THE GREAT OLD ONES

The Great Old Ones : Sûrement l’un des groupes que j’aime le plus chez le label “Les Acteurs de l’Ombre”. Ayant déjà assisté à leur concert au motocultor 2017 , j’ai voulu retenter l’expérience.

Tout commence par un petit sample typique d’un film d’horreur old -school. Peu de temps après, on se retrouve immergés dans l’ambiance avec cette voix enfouie , et ces riffs post black bien typique et énergiques.

Les lumières bleues et noires virevoltent en diagonales, tels les flots d’un océan tourmenté par l’orage.Le chant descend de plus en plus en profondeur et est suivi par des petites mélodies inquiétantes. Puis on médite pendant un court instant, on se retrouve empreints d’une ombre qui nous submerge. Puis l’environnement devient mélancolique, comme si on s’habituait à ce monde triste. La musique est beaucoup moins énergique mais on y prend goût.

Ensuite arrive le morceau le plus dynamique du set, tout le monde secoue la tête à l’unisson. . On pourrait presque voir une continuité avec le morceau d’avant.

Et là surgit la petite musique annonciatrice de l’intro qui m’avait le plus marqué de leur précédent concert.“Je ne suis pas fou” qui est un extrait d’un récit de Lovecraft.

Comme si Cthulhu venait nous écraser de sa divinité tellement les accords de gratte sont lourds et vibrants.

Tout se termine maintenant comme une tempête. Les riffs sont tellement convaincants que j’ai l’impression d’être un adepte de ce culte. Pour moi ce live s’est conclu comme celui que j’ai fait au Motocultor : Des tentacules dans ma gueule.

Setlist

Searching for R. Olmstead

The Shadow Over Innsmouth

When the Stars Align

Je Ne Suis Pas Fou

Antarctica

Mare Infinitum

ARKHON INFAUSTUS

Arkhon Infaustus, sans doute le groupe français de black/death le plus connu à ce jour. Depuis la production de leur dernier EP, la communauté des fans a un peu été séparée en deux. On ne retrouvait pas beaucoup cette trace de gras épaisse présente dans les premiers albums.

Et on commence par une musique du premier album.. le meilleur pour moi Le vocal reste constant, le membre à la droite de Deviant y rajoute son growl. Ce qui ajoute une force supplémentaire à leur musique On se retrouve devant une violence brute qui reste assez constante. Tout cela demeure très efficace malgré que les musiciens bougent peu.

Une gorgée de whisky plus tard par Deviant…

La violence a gravi un échelon. Par conséquent le public commence vraiment à se mouvoir dans tous les sens. Malgré tout , j’ai l’impression qu’on a zappé les ptits moments d’interlude entre 2 tracks, mais bref passons. La musique demeure toujours aussi monotone par contre.

Une autre gorgée de whisky plus tard…

Arrive ensuite un petit morceau d’interlude, cela évanouit un peu la constance du live . On y perçoit un joli contraste entre la voix gutturale principale et l’autre growl plus rauque.

Une autre gorgée de whisky , ah non la bouteille est vide...

Le bouquet final se met en place. Et la dernière musique nous écrase comme un buldozer.

Setlist

1. Dead Cunt Maniac

2. When They Have Called

3. Ravaging the Nine Pillars

4. The Ominous Circle

5. The Silent Voices of Perversion

6. M33 Constellation

7. Trigrammaton

8. Whirlwind Journey

WATAIN

Quoi de plus grandiloquent et extravagant que Watain, pour finir un festival de black metal ? Les albums m’ont un peu fait ni chaud ni froid, mais des personnes de mon entourage m’ont dit du bien de leur prestation scénique. J’ai voulu par conséquent leur donner une chance.

La disposition du décor est gargantuesque. Plusieurs tridents sont disposés, et sont dessinés sur les éléments de la batterie. Les différentes flammes ou braseros les éclairent. Arrive ensuite chaque musicien, le public est en délire .Le batteur est situé en haut de la scène. Tous les autres sont placés devant un petit brasero, au bord de la scène. Ils demeurent statiques, puis la musique nous arrive comme des coups de marteau sur la face.

Les mélodies se font écho , on a le temps d’admirer le décor en profondeur. Puis cela repart , dans une virulence folle . L’explosion des notes arrive dans nos oreilles, avec le chant fusionnant avec ces blastbeat. Le scene-leader se déplace partout sur la scène, pour capter l’attention de plus en plus de public. Puis les grattes sonnent maintenant comme des cordes de violon. On pourrait presque entendre des loups en fond.

Pendant ce temps, le chanteur disparaît… et revient avec une longue torche enflammée. Il allume le brasero central, se place au milieu de la scène, et lève son outil bien haut.

Au même moment, les autres membres entamment une musique semblable à une marche de guerre Cependant on sent une grande redondance avec les autres musiques de la setlist.

Puis arrive une musique plus sentimentale. Mais il reste toujours cet aspect black old school. Finalement pour moi , toutes les musiques se ressembleront. Je n’y trouverai pas le plaisir que j’ai pu avoir avec Schammasch ou bien Hangman’s chair. Mais les passionnés du genre y trouveront surement leur compte.

Setlist

1. Storm of the Antichrist

2. Nuclear Alchemy

3. The Child Must Die

4. Agony Fires

5. Furor Diabolicus

6. Sacred Damnation

7. The Golden Horns of Darash

8. Malfeit​or

9. Towards the Sanctuary

10.Sworn to the Dar​k

11.The Serpent's Chalice

Photographies : Clotilde Cadart