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[ SETH- TYRANT FESTIVAL 2019] Interview Saint Vincent/Heimoth

  • Photo du rédacteur: Succubus
    Succubus
  • 5 sept. 2020
  • 8 min de lecture



Bonjour à tous, j’accueille aujourd’hui 2 membres du groupe Seth !


Saint Vincent: Saint Vincent, chanteur.


Heimoth: Heimoth, guitariste.


Il me semble que vous ayez 10 ans d’absence par rapport à votre dernière sortie.


Heimoth: Ouais alors un peu moins quand même, le précédent album est sorti en 2012-2013. On a fait pas mal de dates et de tournées, joué avec Pestilence. Puis Vincent nous a rejoint. Dernièrement on a ressorti le mini-CD en vinyle. Mais effectivement, on n'a pas sorti d’album depuis longtemps.


Suite à une raison particulière ?


Heimoth: Non pas vraiment, on a pris pas mal de temps pour composer, écrire, et faire pas mal de concerts. On a été pas mal actifs, on n'a pas dormi. 


Vingt années se sont écoulées depuis le premier album, mais en réalité Seth c’est plus de 20 ans d’existence ?


Heimoth: Alors quand j’avais commencé, j’avais une quinzaine d’années. Donc c’était en 1995, puis on a sorti la démo en 1996 et le mini CD en 1997. En effet, cela fait un bon paquet d’années.


Si on se centre plus sur les thèmes de Seth, on constate que le premier album est plus sur le thème du vampire. Comment vous était venu cette idée ?





Heimoth:  Alors c’est un thème qui était propre au chanteur de l’époque Arkames. Il a souhaité faire toutes les thématiques du vampirisme, que tu connais sûrement plus que moi (à Saint Vincent)


Saint Vincent: Oui je me le suis approprié à travers les paroles. Des paroles que je vais chanter ce soir, car on fête les 20 ans du premier album. Autres que celles du vampire, ce sont des thématiques occultes globales.Il y a une dimension sombre, ténébreuse et occulte, dont le vampire est un des avatars.

Heimoth: Je ferai presque rentrer ça dans une ambiance quasi romanesque et très littéraire.


J’imagine qu’Arkames s’est inspiré entre-autres de Bram Stocker.


Heimoth : En général ce furent plus des inspirations romantiques, à l’époque où l’album était composé.


Saint Vincent : Sont présents aussi les thèmes de la renaissance, l’illumination, la fascination pour l’esprit/le spirituel. C’est une vision romanesque et tragique du monde.


Heimoth : L’avantage qu’il y avait là-dedans, c’est que c’était propre à des thématiques qui sont très européennes (du Sud), françaises et aussi anglaises. Du coup on se démarquait de ce qui se faisait à l’époque, grâce notamment au chant en français.


Saint Vincent : Ca se distinguait aussi du black scandinave de l’époque qui était lié à ses racines et cultures. Arkames faisait la même musique mais avec une mythologie différent


Puis vers le deuxième album, vous étiez partis plus dans le domaine religieux.


Heimoth : Et le chant anglais fut plus présent aussi. Mais au niveau de ce domaine là en particulier, je ne me rappelle plus.


D’ailleurs, pourquoi ce mélange chant français-anglais ?


Heimoth : A l’époque, on en avait un peu assez du français. On avait fait un album entier dans cette langue, sorti un split CD labellisé Season of Mist (War Vol. III avec le groupe Culture Sanguine) sur lequel on aussi chanté en français…


Saint Vincent : Je crois me rappeler qu’il y avait aussi des personnes extérieures qui vous ont écrit des paroles, en anglais forcément. Notamment Fenriz de Darkthrone qui a écrit des paroles non transposables en français. Ce qui a oeuvré à cette hybridation.


Heimoth : Il y avait aussi un mec de Gehenna qui a aidé aux paroles aussi.


Comment vous avez réussi à prendre contact avec Fenriz ?


Heimoth : Euh, en fait on était chez lui. On a fait “Toc-toc, c’est nous !”. Non c’est pas vrai, on était à Oslo puis on s’est rencontrés.


Lors d’un concert ?


Heimoth : Non pas forcément, on s’est rencontrés dans un bar. On l’a trouvé très sympa, puis voilà c’était resté un pote pendant certaines années.


Saint Vincent : Ce qu’il faut voir, c’est que l’époque était très différente aussi. Alors j’étais pas dans le groupe, mais de l’extérieur c’était pas la même époque. Il n’y avait pas les réseaux sociaux, c’était beaucoup plus difficile de communiquer et d'interagir. Heimoth et d’autres personnes du groupe ont rencontré ces gens, et le contact était beaucoup plus fort. Il y avait des mails certes, mais ce n’est pas la même chose que Facebook/Twitter. Ils se sont rencontrés, et furent mis en contact avec beaucoup de groupes.


Vous avez d’autres noms ?


Heimoth : Des noms de la scène scandinave.


Saint Vincent : A l’époque c’était novateur, car le contact était difficile. On se contacte aujourd’hui plus facilement et à force de faire des tournées : on se connaît tous plus ou moins.


Qu’est ce que vous pensez de la scène Black Metal actuelle ? Avec tous ces groupes à la mode comme Mgla, par exemple.


Saint Vincent : C’est intéressant et difficile à la fois comme question. C’est intéressant, car il y’a toujours des très bons groupes qui apparaissent et qui sont surprenants. Mais c’est difficile car il y’a une explosion du style. A l’époque il y avait peu de groupes et c’était difficile de les trouver. Maintenant il y’a une profusion de groupes qui sont accessibles notamment sur Youtube. Cela révolutionne dramatiquement le black metal. Ce qui était fantastique au départ, c’est que le black metal était très occulte et sombre. On avait du mal à avoir les albums des groupes, on en entendait parler, on arrivait à copier des cassettes. Chaque groupe avant qu’il devienne connu, c’était super novateur et difficile d’accès. Ce qui ajoutait du charme à ces groupes là, il y avait tout un mystère autour d’eux. Maintenant ils sont extrêmement célèbres comme Mayhem, par exemple. L’occulte et notamment l’ésotérisme, le but c’est d’être caché. Maintenant on est dans la découverte permanente. Mais il y’a des groupes qui tirent leur épingle du jeu comme Deathspell Omega. Ils ont réussi à entretenir un mystère autour d’eux.Mais cela devient très difficile, et ça change la donne du black metal.


Heimoth : Abbath aussi.


*rires*


C’est un troll du black metal lui.


Saint Vincent : Voilà , exactement, tout à fait.


Heimoth: Il sort bien son épingle du jeu


Saint Vincent : Il sort bien son épingle du jeu, exactement.


*rires*


Vous l’avez rencontré Abbath ?


Saint Vincent : Non, non on regardait hier pour se distraire des vidéos où il s’était déboité la gueule sur scène.


A force de faire le crabe


Saint Vincent : Voilà c’est ça, alors que pour moi les premiers albums de Immortal m’ont énormément marqué. C’était incroyable.


Tu penses quoi du projet Abbath ?


Saint Vincent : J’ai même pas écouté. Je n’ai pas eu le temps, je les ai vu sur scène récemment, et ça ne m’a pas donné envie de les regarder.


Ca impose moins que Immortal quoi.


Saint Vincent : Je suis très très fan des premiers albums de Immortal. Ca m’a profondément marqué.


Heimoth : Mon album préféré du groupe est Pure Holocaust !


Saint Vincent : Pure Holocaust est un album clairement génial !


Moi ça doit être l’album avec la forteresse glacée sur la pochette.


Saint Vincent : At the Heart of Winter pour le nom de l’album. Cette forteresse est d’ailleurs une excellente pochette, peinte par Jean-Pascal Fournier originaire de Grenoble.


Est-ce que c’était difficile pour toi de s'approprier le personnage du précédent chanteur ?


Saint Vincent : Je me le suis pas approprié, tout simplement. J’ai créé ma propre interprétation de A à Z. Je l’ai juste vu scène à Lille au Splendid, en hommage à Death en 2000.


Comment Arkames était sur scène d’ailleurs ?


Heimoth : On avait fait très peu de concerts, donc il n’y avait pas du tout de professionnalisme.


Saint Vincent : Clairement, il manquait d’expérience.


Heimoth : Ca t’avait choqué ? (à Saint Vincent)


Saint Vincent : Oui.


Comment t’est venue l’idée de te vêtir en costume et d’amener des religieuses sur scène ?





Saint Vincent : Je me suis approprié les paroles et créé mon univers autour. Qui pour moi, n’est pas mon univers, je travaille pour le groupe. Les paroles évoquent du romantisme majestueux et des ténèbres majestueuses. J’ai voulu mettre en scène ça, en donnant trait au black metal de l’époque. Black metal de l’époque qui avait du sens avant, mais maintenant caricatural car utilisé à toutes les sauces. Je voulais redonner une atmosphère ésotérique, religieuse à l’ensemble. Redonner une profondeur particulière de l’esprit black metal de l’époque à cette musique. J’ai voulu vraiment traduire les paroles. Quelque part, je reprends de l’ancien chanteur juste ses paroles. Je veux essayer de retrouver le grandiloquent de cette époque.


D’ailleurs pourquoi le premier chanteur est-il parti ?


Heimoth : Il est parti car on avait des ambitions artistiques divergentes. Je ne pense pas qu’il était vraiment à fond dans ce qu’il faisait. Il y a eu aussi des soucis humains.


Que représentent pour toi tes plus de 20 années d’existence dans le groupe ?


Heimoth : J’ai eu la chance de pouvoir mener un groupe à travers lequel j’ai pu m’épanouir musicalement. J’ai pu faire ce que je voulais comme sortir des CD avec des potes.


Pour vous, cette sortie de ce premier album était une sorte de consécration de la carrière ?


Heimoth : Pas du tout. A l’époque, j’avais 17 ans et je ne m’en rendais pas compte. C’est vrai que j’ai sorti des skeuds assez rapidement. Quand j’étais gosse, je faisais de la guitare avec d’autres gars et on gratouillait quoi. Je sentais que j’étais pas forcément à ma place et ils me le faisaient aussi sentir. Par conséquent, j’étais assez fier de moi d’avoir pu monter mon groupe et grimper.


Comment t’as contacté Vincent pour jouer dans le groupe ?


Heimoth : On s’est contactés car on est dans la scène ensemble depuis longtemps. Il joue depuis des années. On se connaissait sans se connaître. Puis on s’est rapprochés, je lui ai dit qu’on avait une tournée à faire avec pas mal de dates. Et il a sauté sur l’occasion, tout content.


(A Saint Vincent) Du coup tu jouais dans un groupe avant ?


Saint Vincent : Oui, dans un groupe de black metal industriel qui s’appelle Blacklodge.J’avais sorti 4 albums, le premier sur Blazing Productions, le second et troisième sur End All Life Productions. Le troisième album était d’ailleurs un split avec le groupe de black metal autrichien Abigor. Puis le quatrième album fut sorti en 2012, sur Season Of Mist.


Que pensez vous de la scène black metal française aujourd’hui ? Notamment avec Les Acteurs de L’Ombre.





Heimoth : Je trouve que Les Acteurs de L’Ombre sont des gens très respectables. C’est une association qui est ultra motivée et qui sort toujours des groupes qui se distinguent. Ce sont des groupes avec une certaine imagerie, et c’est mené avec une main de fer par un homme qui est très impliqué. Il contribue depuis quelques années maintenant à faire vivre le black metal français. On espère que ça va réussir à se développer encore plus.


Il y a des projets du label que vous aimez, tous les deux ?


Saint Vincent : Moi j’aime bien Au Dessus. Mais je ne suis pas fanatique de post-black metal. Je préfère écouter un Merrimack qu’un énième groupe de post-black metal.


Quel ressenti avez vous de rejouer sur scène cette année ?


Heimoth : C’est très particulier, car pour un anniversaire, c’est très particulier pour nous. Et ce soir, on est susceptibles de jouer un très très bon concert. On l’attend depuis longtemps, il y a des supers conditions comme la grande salle du Tyrant. On pourra faire la plus grande prestation qu’on ait jamais faite.


Composez vous pour une nouvelle sortie actuellement ?


Saint Vincent : Eh bien écoute oui, on ne l’a pas encore dit tout fort, mais on compose depuis pas mal de temps. On veut faire un retour aux sources musical et spirituel. On y travaille ensemble à faire des compos qui se rapprochent de l’esprit de l’époque.


Que pensez vous de la langue française dans le black metal ?


Saint Vincent : Cet apport est très approprié. Cela donne des caractéristiques et une couleur toute particulière. Seth a été un des premiers groupes à sortir un album hors de l’underground en chant français. Il y a beaucoup de groupes qui ont porté hommage à Seth et qui s’en sont inspirés.


Heimoth : Il fallait des couilles quand même, car c’était pas gagné !


Saint Vincent : Il y avait Misanthrope mais ce n’était pas du tout du black. On était à une époque où c’était ringardisé. Maintenant, il y a plus de groupes qui chantent en français. Avant ça sonnait vieux heavy metal des années 80. Pour moi c’est important de retourner à du chant français.


Y aura t-il des collaborations avec d’autres artistes pour votre future sortie ?


Heimoth : On n’en a pas encore prévu.


Petit mot de la fin ?


Saint Vincent : Nous sommes très excités par le concert de ce soir. On a aussi pas mal de festivals en prévision qui vont être annoncés.


Heimoth : Faisons revivre ces Blessures de l’Ame !





























 
 
 

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