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Interview Max Otero (Mercyless) - FDAB 2019

  • Photo du rédacteur: Succubus
    Succubus
  • 23 sept. 2019
  • 7 min de lecture



P : Bonjour, je suis Pierre de French Metal et j’accueille aujourd’hui le chanteur de Mercyless : Max Otero. On peut dire que Mercyless est un groupe culte dans la scène death traditionnelle française. Avec plus de 32 ans de carrière, quels sont tes ressentis ?

M : C’est très vaste, et ça beaucoup d’années en effet. C’est une belle marge de progression, on a aussi tourné un peu partout. On a beaucoup de fierté, et on a pu faire pas mal de rencontres notamment avec des supers groupes. On continuera tant qu’on peut, pour nous c’est vraiment que du bonheur.

P : T’as pas vu le temps passer ?

M : En effet, tout s’est passé très très vite effectivement.

P : Basiquement, c’est quoi tes influences musicales ?

M : Elles sont très simples, elles datent d’il y a très longtemps. C’est la base du death metal, moi mon école c’est : Death, Obituary, Pestilence, Possessed, Dark Angel. Pas mal de ces groupes là, qui ont été ancrés dans les années 1990 et qui sont maintenant des véritables influences pour moi . Et n’oublions pas Morbid Angel.

P : Et au niveau de la scène française, pas grand chose de ce côté là j’imagine ?

M : On a plutôt partagé la scène fin 1980/1990’s, avec tous ces groupes qui ont fait le début du death. Que ce soit Agressor, Loudblast, Mutilated, Misanthrope, Death Power, Catacomb. C’étaient souvent des amis, et puis on n’avait pas à rougir de ce qui se faisait à l’étranger. Il y avait des sacrés bons groupes qui ont existé et existent encore. Cela vaut évidemment la peine de les écouter encore aujourd’hui.

P : Parlons maintenant de l’évolution de la discographie du groupe. On est d’accord que le premier album était plus une critique de la chrétienté, non ?

M : C’est un état de faits sur la religion en général. Le symbole de la chrétienté, c’est plus ce que je connais dans ma culture et mes traditions. Je me suis servi de ça par rapport aux écrits bibliques et ainsi de suite. Et je trouve qu’il y’a une correspondance entre la musique qu’on fait et les paroles. Ces thèmes continuent à exister dans ma musique aujourd’hui, je n’ai jamais perdu cette fibre. Pour résumer très vite fait, je trouve que la religion et les politiques sont une espèce de cancer qui ont toujours vécu dans ce monde. On est obligés de comprendre et voir comment cela évolue, pour chercher le dénominateur commun qui est un peu cet esprit du malin qui a toujours existé dans ces thématiques. La religion nous en offre encore un beau reflet ces dernières années.

Ensuite c’est plus une question de pratiques et d’interprétations. Je pense que le fanatisme religieux est la dernière déviance nauséabonde qui a eu lieu. Mais à la base, le fait d’avoir une foi, c’est libre à chacun de l’interpréter et de le vouloir comme bon nous semble. Il faut garder un esprit positif, je suis pas là pour faire le bien ou le mal sur ce que chacun pense. C’est mon interprétation personnelle par rapport à tout ce que je vois sur l’état de ce monde. La religion est un catalyseur de notre musique.

P : Mercyless au niveau des thèmes, c’est pas non plus que de la religion. Par exemple, le deuxième qui me semble être l’un des plus cultes de ton oeuvre.

M : C’est un album où je suis sorti en dehors des sentiers religieux. Il est basé sur les écrits de Nostradamus, tout simplement.

P : Je pense que beaucoup de nos lecteurs n’auraient jamais deviné que cela venait de Nostradamus.

M : Non, et pourtant c’est basé là dessus. Il y’a une espèce de muse qui relie tous les morceaux , et relie aussi des influences sur les prophéties de Nostradamus. Ce sont encore des idées qui sont restées depuis 1992. J’ai l’impression de voir l’évolution même du monde à travers ces écrits, et je trouve cela assez hallucinant. Cela a été une influence majeure que j’ai encore aujourd’hui.

P : Et musicalement parlant, on dirait plus que c’est du death mélodique et romantique.

M : Si tu écoutes bien, il est beaucoup plus brutal que le premier. Dans le sens, où on a voulu aller à l’essentiel par rapport l’urgence des influences qu’on avait lors du premier album. Pour le côté mélodique tu as raison, mais c’est quand même un album très brutal de l’époque.

P : Et la pochette est aussi unique en son genre que la musique. Qu’est ce que représente cette tête de poupée, représentée autour de fleurs ?




M : En fait, c’est une sculpture qui a été prise en photo. Cela représente la naissance. C’est un sculpteur de notre région qui avait vu une espèce d’esprit qui correspondait avec notre musique. En fait il y’a une espèce de lien, comme un aboutissement. Cela collait complètement avec nos inspirations du moment.

P : On arrive maintenant au 3eme album, qui n’est malheureusement pas disponible sur Youtube. Pourquoi cette pochette avec une statue bouddhiste ?

M : C’est une période très compliquée pour Mercyless. A partir de 1995, on a eu une nouvelle formation. C’est une période un peu sombre, déjà pour moi, où j’étais moins impliqué pour pas mal de raisons. Par conséquent, j’ai délégué la musique du groupe à d’autres personnes. On s’est imbriqué dans un nouveau travail, et on a voulu découvrir de nouvelles choses : “Pourquoi

on n’utiliserait pas plus de mélodies ?” “Pourquoi on ne ralentirait pas le tempo ? “. Une période, telle qu’on aurait changé le nom du groupe, ce n’aurait pas été grave. C’était tellement différent des origines de Mercyless.

P : Ca se ressent effectivement aussi sur les critiques de l’époque, qui sont moins bonnes.

M : Ah carrément, et je comprends tout à fait. Je ne me voile pas la face. C’était un accident, qui a duré quelques années et qui nous a fait réfléchir. On a mis un certain temps à revenir. Peut être que tout simplement, on n’a pas pris les bons chemins. Cela nous a joué beaucoup de tours, je me suis moi même dit : “ Putain qu’est ce qu’on a fait ? “

P : Parlons maintenant du retour de Mercyless depuis 2013.

M : Là c’était “Mercyless, le retour”. J’ai repris le guitariste avec qui j’ai formé le groupe. On est revenu à du death beaucoup plus centré et précis.

P : A la limite même du brutal death classique ?

M : Je sais pas trop, je ne pense que pas que “brutal death” soit le terme exact. Mais je comprends ce que tu veux dire, il y’a une espèce de violence sourde qui fait que cet album régurgite un peu cet aspect là , au niveau de la composition. Après, cela reste pour moi un retour de Mercyless aux sources.

P : L’esthétique des deux albums a aussi complètement changé. On rentre dans un aspect plus moderne.

M : On vit dans un autre temps, et on voulait revenir à une esthétique qui nous correspondait.En bref, tout ce qui définissait le groupe au départ.

P : C’était facile pour vous ce retour ? Vous avez pu retrouver votre public ?

M : A la surprise générale, on était un peu tous dubitatifs. On a réussi à renouer des liens avec le public qui s’était crée il y’a longtemps. C’était que du positif. On est parti avec de nouvelles idées et un nouvel état d’esprit. On profite de chaque instant , sans se poser de questions et sans avoir une vision rétrograde. Au contraire, notre musique est faite avec une authenticité qui nous définit.

P : Prévoyez vous un nouvel album pour 2020 ?

M : Nous le finissons. La semaine prochaine, j’enregistre les voix. La sortie sera jouable vers mars/avril.

P : Ce sera toujours le même style musical?

M : C’est du Mercyless pur et dur. Honnêtement, c’est l’album le plus sombre qu’on ait réalisé. On s’est focalisés sur un état d’esprit et une imagerie vraiment différentes.

P : Comment va être cette imagerie justement ?

M : Très glauque et avec peu de couleurs. Je l’ai faite dessiner par un mexicain, et il a fait transparaître une approche très sombre. Cela reflète en même temps une mélodie à la fois désagréable et lancinante. L’essentiel c’est qu’on y a mis tout notre coeur.

P : Venons maintenant aux collaborations de l’époque. Par exemple entre Misanthrope et ta musique, elles se ressemblent non ?

M : Pas spécialement. Misanthrope nous fait part d’une musique plus romantique et littéraire. C’est une espèce de death, presque grandiloquent. Je trouve que c’est le groupe le plus original qu’on a en France. Que ce soit dans la façon de procéder, dans les paroles, dans les interprétations. Il n’y a pas un groupe au monde qui ressemble à Misanthrope. Je suis très fier de connaître les membres du groupe.

P : Comment tu les as rencontré ?

M : Je les ai connus il y’a très longtemps, vers 1988-1989. Dès le départ, on a joué ensemble. On a procédé à quelques collaborations, et puis chacun a suivi son chemin.

P : Avez vous prévu de jouer ensemble , lors de la tournée de Misanthrope en 2020 ?

M : A priori non, mais ce sera avec plaisir. Même si ce sont 2 atmosphères musicales différentes, elles se complètent. J’ai toujours apprécié ce mélange. Misanthrope c’est l’avant-garde du metal en France.

P : Déjà la langue française est tellement belle en soit, elle ajoute une dimension à ta musique. Contrairement à maintenant, où la majorité chante en anglais. Ce qui est normal pour se faire connaître. Pour revenir aux questions, qu’est ce que tu penses de la scène death metal actuelle en France ? Comme par exemple Benighted ou Ad patres.

M : Là tu touches un point qui est très important. Je vais te recadrer un peu, Benighted est un groupe de brutal-death français qui tourne le plus en France. C’est un death moderne qui envoie du lourd, mais n’oublie pas qu’il y’a une réelle scène death metal derrière. Comme moi je l’entends et comme moi je l’aime. Les groupes comme Ritualization ou Necrowretch, c’est la vraie scène death française. Je pense qu’en France, on vraiment des bons groupes. Après , j’aime et je trouve ces groupes de brutal -death modernes très bons, et très bien produits. Seulement n’oublions pas ces groupes de black death, que je viens de te citer.


P : Tu penses que le death old-school pourra renaître à l’international ?

M : Ca n’a jamais disparu, il faut bouger nos esgourdes, et se dire après coup : “ Ah ouais putain, quand même ça claque !”

P : Et le deathcore ?

M : Moins ma came. Je respecte, chacun fait comme il veut. Même si je suis quelqu’un de très ouvert, les règles à ce genre qui sont appliquées ne sont pas mon délire.

P : Si un jour, un groupe de brutal-death actuel voudrait utiliser ta voix pour un titre, tu serais partant ?

M : Sans problème, parce que j’estime que c’est les dignes représentants de ce pays. Les groupes de death actuel, ont une image brutale et qui représente bien la tradition française. Il faut des groupes comme ça, et que ça avance.

P : Un petit message pour la fin?

M : Il faut que les gens continuent à soutenir cette scène qui existe depuis tellement longtemps.

 
 
 

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